Johannes Vermeer

(Vermeer de Delft)
Peintre Hollandais Baroque
Né en 1632 à Delft et mort en 1675 à Delft

Biographie

Vermeer est un peintre baroque néerlandais actif pendant le siècle d’or néerlandais. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des maîtres de cette période au même titre que Rembrandt bien que son œuvre ne compte que trente-cinq tableaux. Il exerce son art dans sa ville provinciale de Delft. Sa peinture s’inscrit dans la « nouvelle vague » de la peinture de genre qui voit le jour au début de la seconde moitié du XVIIe siècle. Comme ses contemporains, il se concentre sur des scènes de vie privée idéalisées et parfaitement réalisées. Ses oeuvres majeures sont « La Jeune Fille à la perle », « La Laitière » et « Vue de Delft ».


LE SPHINX DE DELFT

Peintre énigmatique et solitaire, il est surnommé le « Sphinx de Delft ». En fait il existe peu d’informations sur sa vie. Son nom apparaît dans des registres de la ville et quelques uns de ses contemporains y font référence. On connaît avec certitude la date de son acte de baptême qui est dressé à Delft le 31 octobre 1632. Son père Reynier Janszoon était artisan tisserand et marchand d’art. A sa mort il laissera de nombreuses dettes à son fils qui mettra des années à les rembourser. D’ailleur, Vermeer ne vivra jamais dans l’opulence. Les revenus qu’il perçoit de la vente de ses toiles lui permettent tout juste d'élever ses 11 enfants. Son fidèle mécène van Ruijven lui prête même 200 florins en 1657, une somme très importante pour l'époque. Ce même van Ruijven lui achètera 21 toiles. A la mort de celui-ci, en 1674, Vermeer rencontre a nouveaux des difficultés financières.


LA FORMATION DE VERMEER

La formation de Vermeer n’est pas connue. Certains historiens pensent que son maître fut Leonard Bramer (1596-1674), un des plus illustres peintres à Delft à cette époque; d’autres pensent plus probable qu’il s’agisse de Carel Fabritius (1622-1654), l’un des élèves de Rembrandt. Ils ont fait des rapprochement de style dans « Une jeune fille assoupie » (1656-1657).
Ses premières toiles, toutes de grandes dimensions, font échos au travail de Jacob van Loo, notamment « Repos de Diane » mais également au style de Érasme Quellin (1607-1678), pour le « Christ chez Marthe et Marie. Vermeer n’a sans doute pas été l'élève d’un de ces deux artistes mais il s’en sera inspiré lors d’un voyage à Amsterdam. Vermeer perpétue la tradition intimiste de la peinture de genre hollandaise. D'abord influencé par Nicolaes Maes, l'artiste se tourne ensuite, à partir de 1660 environ, vers Pieter de Hooch.


MARIAGE CATHOLIQUE ET PREMIERS TABLEAUX

Vermeer reçoit une éducation protestante calviniste, comme l’immense majorité de la population des Province-Unies. Son souhait d'épouser Catharina Bolnes, une catholique issue d’une famille aisée, se heurte tout d’abord à un refus catégorique. L’union n’est acceptée par sa belle famille qu’au moment ou Vermeer se fait baptiser et embrasse le catholicisme. Le mariage est célébré le 20 avril 1653. La même année il est admis comme maître à la guilde de Saint-Luc de Delft ce qui lui permet d’exercer la profession de peintre librement. Signe de reconnaissance de ses pairs, il sera même élu à la tête de la guilde en 1662, à l'âge de trente ans. Ses premiers tableaux, peints vers 1655, le « Christ chez Marthe et Marie », et « Sainte Praxède » sont de parfaits témoignages de son inspiration catholique.

Vermeer travaille lentement. Il ne peint que deux à trois tableaux par an. On ne connaît de lui ni dessin préparatoire ni estampe. On estime qu’il a probablement peint entre 45 et 50 toiles tout au long de sa carrière mais trente-sept seulement sont actuellement conservées. Parmis elles, vingt-et-une œuvres sont signées. Le « Sainte Praxède » (1655) copie d’un tableau du peintre florentin Felice Ficherelli, est la première œuvre connue du peintre mais la question de son authenticité est posée. L’incertitude pèse également sur d’autres toiles comme « La Fille au chapeau rouge » ou encore « La Jeune Fille à la flûte ». Quant à « La Jeune Fille riant » elle a été formellement été identifié comme un faux et remisée dans les réserves de la National Gallery of Art de Washington. La popularité de l’oeuvre de Vermeer au cours du XXe siècle a en effet générer un grand nombre de contrefaçons et les faussaires ont produits quantité de copies et de faux.


INTIMITE ET LUMIERE

Ses oeuvres représentent le plus souvent des intérieurs lumineux, dénués d'accessoires qu'il juge futiles. L'agencement des meubles renforce la perspective des pièces. Il se dégage de ses oeuvres une sérénité, une plénitude. Il a utilisé la perspective comme un dispositif de composition et d'expression important. Dans ses peintures les plus récentes, Vermeer a utilisé le « camera obscura », qui a ouvert de toutes nouvelles possibilités d'expression et de la conception aux artistes, afin de capturer l'effet de la lumière et des couleurs plus efficacement. Son oeuvre compte seulement deux paysages dont « Vue de Delft » qui est considérée comme l'une des plus belles et impressionnantes vues sur la ville au XVIIème siècle. Elle est le plus parfait exemple de la célèbre lumière hollandaise, une veritable fenêtre sur le monde dans lequel, juste le son est manquant.

A sa mort, son oeuvre tombe peu à peu dans l’oublie. Son nom est mis en lumière au milieu du XIX siècle par une suite d’articles qui paraissent dans la revue française Beaux-Arts. Marcel Proust en fera ensuite l'éloge en des termes magnifiques.

Les oeuvres et tableaux de l'artiste en image (31)

Liste complète des oeuvres de l'artiste (37)

Extraits & citations

Balthasar de Monconys, a propos d'une oeuvre de Vermeer chez un boulanger : "elle avait coûté 1 000 livres, alors que 6 pistoles auraient déjà été trop à mon avis."

Marcel Proust :
« Pour Vermeer de Delft, elle lui demanda s’il avait souffert par une femme, si c’était une femme qui l’avait inspiré, et Swann lui ayant avoué qu’on n’en savait rien, elle s’était désintéressée de ce peintre. »

Marcel Proust, La Prisonnière, 1925
« Vous m'avez dit que vous aviez vu certains tableaux de Vermeer, vous vous rendez bien compte que ce sont les fragments d'un même monde, que c'est toujours, quelque génie avec lequel ils soient recréés, la même table, le même tapis, la même femme, la même nouvelle et unique beauté, énigme à cette époque où rien ne lui ressemble ni ne l'explique, si on ne cherche pas à l'apparente par les sujets, mais à dégager l'impression particulière que la couleur produit. »
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