Né en 1488 à Pieve di Cadore,
Le Titien est un peintre de l'école vénitienne. Il est considéré comme le plus grand portraitiste de son temps. Outre les représentations de princes et de bourgeois, il passe de la mythologie aux scènes religieuses avec une égale maîtrise. La grande variété de son registre chromatique participe à l'opulence et à la vitatilité de ses toiles. Titien donne en effet tout pouvoir à la couleur et libère sa peinture des contraintes de la ligne et de la forme.
Issu d'une famille de magistrats de Vénitie,
Titien et son frère Francescolo sont initiés très tôt à l'art. A l'âge de 10 ans environ, ils sont envoyés à Venise auprès du mosaïste
Sebastiano Zuccato. Titien poursuit sa formation dans l'atelier du peintre
Gentile Bellini puis de son illustre frère
Giovanni Bellini, considéré alors comme le plus grand artiste de Venise. Il y fait la rencontre de Giorgio da Castelfranco (1477 - 1510) dit
Giorgione avec lequel il se noue d'amitié. Ensemble ils travaillent sur les fresques extérieures du
Fondaco dei Tedeschi.
Les qualités du
Titien se révèlent véritablement après la mort de son ami avec les trois fresques de la
Scuola di Sant' Antonio à Padoue réalisées en 1511. Elles traduisent une liberté d'expression étonnante et des qualités de portraitiste qui feront sa réputation.
En 1516,
Titien est déjà considéré comme un artiste incontournable et jouit d'une popularité sans précédent. A la mort de
Giovani Bellini il est nommé peintre officiel du
Palais des Doges. Il établit son atelier sur les bords du
Grand Canal à San Samuele. Il reçoit la même année la commande du «
Retable de l'Assomption ainsi qu'une deuxième grande commande pour le duc Alphonse d'Este «
La Bataille de Cadore » (fresque aujourd'hui détruite) et une série de scènes mythologiques. Il est également chargé d'exécuter tous les portraits des doges successifs, jusqu'en 1555 où la charge est reprise par le
Tintoret.
Frédéric de Gonzague l'introduit en 1530 auprès de l'empereur
Charles Quint. Les deux hommes entretiennent d'excellentes relations et les commandes se succèdent, certaines pouvant être payées jusqu'à 1 000 écus d'or.
Titien gagne la faveur des souverains de toute l'Europe : le roi français
François Ier,
Isabelle du Portugal, ... Le biographe du peintre Vasari écrit à ce propos qu'«
il n'y eut pas un seul seigneur de renom, ni un prince ni une grande dame dont Titien, en excellent spécialiste, ne fixât les traits. ». Ce n'est qu'en 1545 qu'il cède aux appels du Vatican. Il travaillera à Rome pendant un an, peignant le pape
Paul III et travaillant pour la famille des
Farnèse. Il profite de son séjour pour étudier les chefs-d'oeuvres de
Michel-Ange et
Raphaël.