Antoine-François Callet est un peintre d'agréments et portraitiste actif dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Il excelle avant tout dans les portraits et fut le
portraitiste officiel du roi Louis XVI. Il contribua avec le peintre
Vien à annoncer le
néoclassicisme dont
David sera le plus illustre représentant. Ce grand peintre a peu à peu sombré dans l'oubli. Hormis une étude universitaire parue en 2008, aucun travail n'a encore permis de souligner l'importance de son apport dans l'histoire de l'Art.
Il remporte à 18 ans le
Grand prix de Rome avec sa toile
Cléobis et Biton. Il poursuit sa formation à l’
Académie de France à Rome de 1767 à 1771, où le directeur,
Charles Joseph Natoire, suit avec beaucoup d'attention le jeune artiste qui démontre un réel talent comme portraitiste et peintre d'histoire. Il fait un détour par Gênes où il réalise un plafond ayant pour sujet
L'Apothéose d'Ambroise Spinola.
Pendant les années qui suivent son retour en France,
Antoine Callet reçoit des commandes de portraits de plusieurs membres de la famille royale. Parmi les plus notables citons le portrait du
Prince de Bourbon-Conde (Palais Bourbon, Paris, 1774) et des frères du roi Louis XVI, le
Comte d’Artois (1778) et le
Comte de Provence (Musée de Grenoble).
Antoine François Callet s'est également illustré par la réalisation de grandes oeuvres allégoriques. Le Louvre conserve une coupole de l'artiste peinte sur toile vers 1775 pour le pavillon du palais Bourbon à Paris (
inv. MNR 572). C’est l’un des rares vestiges conservés des « folies » à coupoles qui fleurirent dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Par la suite la réalisation du plafond pour le Louvre de
Cybèle couronnée par Flore et Zéphyre - aujourd'hui visible dans la Galerie Apollon -, lui vaut d'être admis à l'
Académie Royale en 1780.
Il aborde des thèmes antiques comme ses quatre compositions des Saisons :
Le Printemps ou Hommage des dames romaines à Junon Lucine (1791),
l'Été ou Les fêtes de Cérès (1789) , l'
Automne ou les fêtes de Bacchus (1787), l'
Hiver ou les Saturnales (1783).
Sous le Consulat, Antoine Callet poursuit sa carrière. Il peint une monumentale allégorie ayant pour thème la bataille de Marengo puis des tableaux sur la bataille d'Austerlitz et la reddition d'Ulm. Elles ne soutiennent pas la comparaison avec les représentations des guerres napoléoniennes exécutées par
Lejeune (1775-1848),
Charles Thévenin (1768-1848) même
Antoine-Jean Gros (1771-1835). Il n'est visiblement pas à son aise avec les sujets historiques. Ses compositions sont lourdes et les scènes manquent cruellement de réalisme et de précision.
Antoine Callet a les qualités et les défauts de l'ancienne école. Il maîtrise le dessin à la perfection et utilise avec bonheur une palette de couleur éclatante, mais son style est considéré comme lourd, plein d'emphases et manquant d'originalité.