Jean-germain Drouais est issu d'une famille de peintres reconnus. Elève de
Jacques-Louis David, il s'inscrit dans le mouvement néoclassique.
Il est initié à la peinture par son père, le portraitiste
François-Hubert Drouais (1727-1775) jusqu'au décès prématuré de celui-ci. Alors âgé de 12 ans, il entre dans l'atelier de
Nicolas Guy Brenet puis s'inscrit trois ans plus tard à l'
Académie. Il est un des premiers élèves à intégrer l'atelier de
Jacques-Louis David. Il y fait la rencontre d'autres jeunes prodiges comme
Girodet,
Gérard et
Gros. Les rapports que Drouais et David entretiennent sont très forts. Le maître a pris la pleine mesure du talent de son protégé qui passe ses jours et ses nuits à dessiner.
Il participe à son premier concours du
Grand Prix de Rome en 1783 avec son tableau «
De la résurrection du fils de la veuve Naim ». Mais en regardant le travail des autres peintres exposés il déchire sa toile. L'année suivante, à l’age de 20 ans, c'est la consécration. Il remporte le
Grand prix de Rome avec «
Le Christ et la Cananéenne ». Les critiques d'art le comparent au grand maître
Poussin. Il est porté par les autres étudiants dans les rues de Paris jusqu'à la maison de sa mère. Son oeuvre trouve rapidement place au Louvre.
Il part ensuite pour Rome comme le veut la tradition de l'époque.
David l'accompagne dans son voyage. Il s'expliquera à ce sujet : «
Je pris le parti de l'accompagner, autant par attachement pour mon art que pour sa personne ; je ne pouvais plus me passer de lui ; je profitais moi-même à lui donner des leçons, et les questions qu'il me faisait seront des leçons pour la vie. »
Drouais travaille plus encore qu'à Paris. Il étudie l'art ancien et s'intéresse à
Raphaël. Il collabore avec
David sur «
Le Serment des Horaces ». La dernière toile achevée par
Drouais est «
Philoctetus sur l'île de Lemnos ».
Il meurt à Rome en 1788 de la petite vérole. Sa disparition précoce à vingt-cinq ans a été considérée par les contemporains comme une décapitation de l'école française. «
Sa mort, dira David, a privé la France de l'homme peut-être destiné à être cité avec Raphaël. » La briéveté de sa carrière et la qualité de ses toiles lui valent aujourd'hui une réputation sans égale.