François Gérard est un des plus grands peintres du
Premier Empire. Il conservera après la chûte de
Napoléon la confiance des
Bourbons puis de
Louis-Philippe.
François Gérard est né à Rome d'un père français et d'un mère italienne. En 1782, soit 2 ans après le retour de la famille à Paris, le jeune François est admis parmi les jeunes pensionnés par le Roi. A 14 ans il est placé dans l'atelier d'
Augustin Pajou, sculpteur. Deux ans plus tard il étudie auprès de
Nicolas-Guy Brenet avant de rejoindre l'atelier de
Jacques-Louis David en 1786. Le maître du néoclassicisme le prends comme assistant en 1791. En 1793, ses deux parents étant décédés, il doit prendre en charge son jeune frère. Gérard gagne modestememt sa vie comme illustrateur pour des éditions folio. Il illustre notamment le recueil de poèmes de Jean de la Fontaine "
Les amours de Psyché et de Cupidon". Son ami, le déjà célèbre peintre miniaturiste
Jean-Baptiste Isabey, décide de l'aider en lui commandant un portrait. C'est un moment clé dans la carrière du jeune artiste.
Il obtient un vif succès au Salon de 1796 avec le
Portrait d'Isabey et de sa fille. Les amateurs et critiques soulignent son talent. Deux autres portraits présentés au Salon de 1798 sucitent à leur tour la plus vive admiration (
Laure Bonneuil et
Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux. Le don de sublimer la réalité sans perdre la ressemblance, la technique totalement maîtrisée, le faste des compositions, les dimensions souvent ambitieuses des toiles, le sens de la mode et de l'ornement consacrèrent
François Gérard non plus comme un disciple de David mais en rival (cf. catalogue d'exposition "
François Gérard, portraitiste"). Il a alors 30 ans.
Ses portraits de jeunesse au style soigné sont remarquables de spontanéité et de sincérité. Le style de Gérard se distingue peu à peu de la sobriété des portraits de son maître David par l'apparat des accessoires. Il s'agit là d'une influence directe des plus grands portraits du Siècle des Lumières. Les accessoires et habits d'apparats concourrent à révéler la vérité du modèle tout autant qu'à faire ressortir son être intérieur. Par la suite les effets de mise en scène viendront boulverser le sentiment de vérité, le peintre usant d'un surplus de luxe et de détails flateurs.
Pendant le règne de
Napoléon, il est le maître incontesté du Portrait. Au Salon de 1808 il en expose 11 puis 14 en 1810. Chacun aspire désormais à poser dans son atelier. En 1814, trois têtes couronnées se rendent le même jour à l'atelier de Gérard : le roi de France
Louis XVIII, le tsar
Alexandre Ier et le roi de Prusse
Frédéric Guillaume III.
A partir de 1820, on constate l'influence du célèbre peintre portraitiste anglais
Thomas Lawrence et son
non finito.
Extraits & citations
Baudelaire : "Le baron Gérard fut dans les arts ce qu'il était dans son salon, l'amphitryon qui veut plaire à tout le monde, et c'est cet éclectisme courtisianesque qui l'a perdu.
David,
Guérin et
Girodet sont restés, débris inébranlables et invulnérables de cette grande école, et Gérard n'a laissé que la réputation d'un homme aimable et spirituel."